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UN GIRO TRÈS "INTERNATIONAL"
De Reggio de Calabre à Milan, le Giro visite l'Italie du sud au nord tout au long des 3498,150 kilomètres du parcours du grand tour qui commence samedi en nocturne par un prologue de 1150 mètres. La 88e boucle présente un plateau de favoris nationaux interessant, Damiano Cunego et Ivan Basso en tête, malgré une participation étrangère plus relevée que les années passées.
L'effet ProTourEn vingt étapes, la 88e édition prend soin de rester dans les frontières du pays avant de s'exporter l'année prochaine, à l'occasion d'un départ en Belgique (Seraing). Mais si le parcours reste Italien, les coureurs ne le sont plus en majorité.
L'effet ProTour aidant, et bien que les organisateurs aient refusé de prendre une licence du nouveau circuit, les vingt premières équipes du peloton sont engagées dans la prestigieuse épreuve symbolisée par le maillot rose de leader. La conséquence directe de cette situation est que les coureurs italiens se comptent seulement à 52 (contre 75 l'année passée) dans la liste des 197 concurrents (22 formations).
Cunego n'est pas favoriEn tête de liste des vedettes de ce Giro, Cunego porte le numéro un réservé au vainqueur sortant. Sa révélation l'année passée, assortie d'un succès magistral en fin de saison dans le Tour de Lombardie, l'installe en position de favori, sauf dans sa propre équipe (Lampre).
L'argument de sa jeunesse (23 ans) -«Il a toute sa carrière devant lui», souligne son directeur sportif Giuseppe Martinelli- et la proximité du Tour de France qu'il découvrira en juillet prochain ont pesé pour que le grade de capitaine soit confié à son aîné Gilberto Simoni (33 ans), deux fois vainqueur de la course.
Bettini désigne Basso
Pour les deux coureurs de l'équipe Lampre, l'adversaire numéro un s'appelle Ivan Basso, parvenu , à 27 ans, à l'âge de la maturité. Le champion olympique Paolo Bettini, qui retrouve avec plaisir le Giro après plusieurs années d'absence, le désigne même pour premier favori.
«Sa troisième place dans le Tour de France 2004 lui a donné confiance en ses moyens», relève Bettini en soulignant que, des principaux prétendants, Basso devrait être le moins mal à l'aise dans les contre-la-montre, d'une distance totale approchant les 80 kilomètres.
Le Giro se joue en montagne
Mais le Giro se joue surtout en montagne, traditionnellement privilégiée en regard du relief accidenté du pays. Trois arrivées en altitude et trois étapes qui franchissent les grands cols (Ortisei/St.Ulrich, Livigno, Sestrières) s'annoncent favorables aux grimpeurs. Avec, pour corser le tout, un col inédit (Finestre), au final en terre battue, à la veille de l'arrivée.
Tout semble en tout cas envisageable au départ des 3.498 kilomètres. Même une nouveauté aussi discutable qu'un prologue de 1.150 mètres en nocturne (à 22h15 !) sur le bord de mer, que le poète Gabriele d'Annunzio qualifiait de «plus beau kilomètre d'Italie».